LE MARCHÉ IMMOBILIER DE L'ANCIEN EN ÎLE-DE-FRANCE
Pour le marché immobilier de l’ancien, 2021 est l’année de tous les records.
Les taux d’emprunt, historiquement bas, sont le carburant du dynamisme du marché :
ils solvabilisent une partie des ménages les plus modestes qui passent du « j’aimerais » à « je fais » ;
ils encouragent les primo accédants à sauter le pas ;
et ils permettent aux secundo accédants de concrétiser leur projet « mieux vivre » rendu impérieux par les confinements. Cela se traduit par la vente de leur bien situé en hyper centre pour un logement plus spacieux -si possible doté d’un espace extérieur (jardin, terrasse, balcon)- dans une agglomération de taille moyenne, afin de gagner en confort et en qualité de vie.
Dans ce contexte, et sous la pression de la demande conjuguée de ces différentes familles d’acquéreurs, le marché enchaîne les records.
Record du nombre de transactions
2021 ne peut pas s’apprécier par rapport à 2020, année amputée de huit semaines de confinement entre mars et mai et de quatre semaines de fermeture des agences immobilières au 4e trimestre.
Mais, comparé à 2019, année historique en nombre de transactions, le nombre de ventes enregistré en 2021 crève le plafond. Il atteint au global près de 1,2 millions de transactions France entière (source : notaires).
Record du prix moyen au m²
Il avait déjà atteint des niveaux historiques l’an passé ; le prix moyen au m² a continué de grimper en 2021 (+7,4% pour les maisons et +5,3% pour les appartements). Il augmente ainsi pour la 6e année consécutive sur le segment des maisons (1952€ le m² en 2015 contre 2355€ le m² en 2021). Il progresse également pour la 7e année consécutive pour les appartements (3328€ le m² en 2014 contre 3878€ le m² cette année).
Record du montant moyen d’une transaction
+7,7% pour les maisons et + 5,6% pour les appartements : déjà au plus haut en 2020, le montant moyen d’une transaction enregistre un nouveau record : 267 524€ pour les maisons et 227 897€ en moyenne pour les appartements.
Record des quotités et des durées de crédit
Pour financer leurs acquisitions, les ménages exploitent au maximum tous les leviers du crédit.
La durée moyenne d’emprunt atteint des plus hauts (21,1 ans contre 21 ans en 2020). Le constat est identique pour la quotité de financement obtenue par emprunt (81,8% contre 80,5% en 2020).
Record des transactions réalisées au titre d’investissement
La proportion des acquisitions destinées à l’investissement locatif ne cesse de croître depuis 2014 : leur part était de 17,4% à l’époque, elle représente désormais 30,2% des transactions en France (+2,7% en 2021). Il s’agit d’un nouveau record pour la 4e année consécutive.
Dans un contexte global d’incertitude sur les retraites et de manque de visibilité sur l’avenir, les Français voient dans la pierre une valeur refuge qu’ils consacrent, quand les placements boursiers peinent à rassurer compte-tenu de leur instabilité.
Mieux qu’un lingot d’or, les investisseurs ne s’y trompent pas : l’immobilier est le seul placement que l’on achète à crédit et qui peut en partie s’autofinancer par les loyers générés.
61,7% des acquisitions sont réalisées dans le cadre de l’achat d’une résidence principale, une part qui décroît au profit des résidences secondaires : c’est l’appel de la chlorophylle ou des embruns iodés ! Leur part progresse de +6,1% pour représenter 7% des transactions nationales.
EN ILE-DE-FRANCE
Les cadres supérieurs et professions libérales qui ont quitté Paris ont, en grande partie, réalisé des « sauts de puce » et décidé d’acheter plus grand en périphérie. Ils représentent la catégorie socioprofessionnelle qui progresse le plus en Ile-de-France (+7,3%). En revanche, les employés / ouvriers sont écartés du marché francilien et leur proportion recule depuis 2018 (-9,5% en 2021).
Il faut dire que les prix augmentent sans discontinuer depuis 2016 en Ile-de-France. 2021 ne fait pas exception : +8,1% pour les maisons (3511€ le m² en moyenne) et +7,2% pour les appartements (4672€ le m²).
Le nombre de ventes est en hausse de +10,4% par rapport à 2020.
Les délais de vente se contractent : -11 jours sur le segment des maisons et -8 jours pour les appartements. Ils n’ont pas été aussi courts depuis 10 ans.
Peu enclins à réduire leurs prétentions en termes de surface, les Franciliens allongent au maximum leur durée d’emprunt (22,9 ans en moyenne) pour acquérir des biens dont le montant moyen augmente : +8,1% pour les maisons (392 268€ en moyenne) et +5,8% pour les appartements (269 610€).
Ces biens sont à 72,5% achetés en tant que résidence principale. La part destinée aux résidences secondaires est infime (0,9%) quand, en revanche, celle consacrée à l’investissement locatif ne cesse de croître depuis 2015 (11,8% des acquisitions à l’époque contre 25,3% aujourd’hui : un record).
Les départements franciliens enregistrent tous une hausse du prix moyen au m², mais les évolutions sont contrastées : l’augmentation la plus forte est constatée dans les Yvelines pour les maisons (+12,1%) et en Essonne pour les appartements (+12,2%).
A l’inverse, la hausse la plus modérée est observée en Seine-Saint-Denis tant pour les maisons (+4%) que pour les appartements (+0,5%). Ce département a connu des hausses des prix quasi ininterrompue depuis 2016.